[Conseil régional de Rhône-Alpes. Séance du 24 juin 1988]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT1249 04
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
historique Révolution... verbale, le 24 juin 1988, au Conseil régional. Le groupe Front national a contesté le financement des fêtes du bicentenaire de la Révolution française. Avant de le voter, sous l'oeil amusé de Raymond Barre.
historique Tout le monde l'attendait à 18 heures, et ce n'est qu'après 19 heures, que Bruno Gollnisch a fait sa fameuse "intervention révolutionnaire" dont le groupe du front national imaginait, depuis deux jours, et avec la plus grande impatience, les effets sur le reste le l'assemblée. Opération visiblement réussie à en juger par l'enthousiasme des élus FN lorsque socialistes et communistes ont quitté l'hémicycle au milieu de l'allocution de leur chef de file. Alors que l'on demandait à l'assemblée d'inscrire trois cent cinquante mille francs au budget supplémentaire pour la réalisation d'un vidéogramme sur "la révolution en Dauphiné", la diffusion d'une "lettre du bicentenaire", ainsi que huit cent mille francs pour diverses expositions dont une au musée de la révolution de Vizille, Bruno Gollnisch a souhaité "traiter le problème de la commémoration de la révolution, en général et au delà des cas particuliers soumis à l'assemblée". Un long développement qui a amené l'ancien député du Front national à démontrer comment "la révolution était l'ancêtre de tous les totalitarismes modernes". Ce n'est qu'à la fin de son temps de parole autorisé, mais en fait au milieu de son intervention, que les élus socialistes et communistes ont quitté la séance, pour rejoindre, pour quelques minutes, la buvette et boire "de l'eau de Vichy". Pendant ce temps, au premier rang de cette assemblée, Raymond Barre qui était resté discret pendant tous les autres débats, a commence par sourire, puis rire tout à fait, de cette intervention qu'il n'attendait pas, avant de quitter le conseil régional. Tentant de calmer le jeu au retour des élus qui s'étaient mis hors jeu pour quelques instants, Charles Béraudier a ainsi recueilli les applaudissements du groupe de Bruno Gollnisch, avant de les repousser, par un geste et un : "Je ne veux pas d'applaudissements". En justifiant le refus du conseil régional de participer à l'une des initiatives de commémoration de la Révolution, le vice-président Jacques Oudot a promis que "d'ici à 1990 ou 1991, la région aurait bien d'autres occasions de participer à cette commémoration". La tirade préliminaire n'a ensuite pas empêché les élus du Front national de voter avec la majorité l'ensemble du rapport de la commission des affaires culturelles, alors que socialistes et communistes préféraient s'abstenir. Source : "Séance 'historique' à Charbonnières" / C.L. [Catherine Lagrange] in Lyon Figaro, 25 juin 1988, p.3.
note bibliographique "Conseil régional : l'assemblée en révolution" / D. Largeron in Le Progrès de Lyon, 25 juin 1988.

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